Toutefois, les entreprises du secteur devront continuer à accélérer leurs efforts en matière d’innovation dans un contexte de marché concurrentiel fort, avec un cadre règlementaire robuste et des clients de plus en plus exigeants avec en point de mire la qualité de service.

En effet, les entreprises du secteur seront amenées à considérer les enjeux suivants :

• - La transformation des produits existants à travers le renouvellement et l’amélioration, et la création d’une nouvelle offre de produits.
  
  
• - La transformation du modèle opérationnel et organisationnel pour notamment créer et capter la valeur, fluidifier la prise de décision, améliorer les performances et rester compétitif dans un environnement en perpétuelle évolution.
  
  
• - La digitalisation à travers l’optimisation et la refonte des process existants et la création de nouveaux. Cela devra prendre en compte, d’une part, le client, au centre de la démarche, sa satisfaction du service (parcours) et son voyage à travers les différentes étapes du process (expérience) ; et d’autre part, les salariés à travers la fluidification des process et l’amélioration de leurs expériences de prestataires de service en faveur du client.
  
  
• - Enfin, en lien avec les points énoncés ci-dessus, la conformité aux exigences réglementaires de plus en plus fortes afin de protéger les clients, mais aussi les entreprises d’assurance-vie.

C’est ainsi que le Project Management entre en jeu. Mais comment ? Pour pouvoir amorcer les différents enjeux, les entreprises d’assurance-vie devront disposer d’une démarche projet placée au centre du dispositif innovation, qui s’adapte au contexte, aux sujets et à l’écosystème de l’entreprise, et qui reste flexible. De plus, le succès cette démarche s’articule autour des 5 étapes suivantes :

• - La communication tout au long du projet à travers la mise en place d’une gouvernance projet claire, fluide et rigoureuse ; la définition systématique des rôles et responsabilités des parties prenantes ; et le partage régulier des progrès et des performances projet avec les parties prenantes et le management (réalisations, prochaines étapes, arbitrages, risques, KPI ressources, budget et planning).
  
  
• - Le cadrage en répondant le plus finement possible aux questions suivantes : Quoi, Pourquoi, Qui, Quand, Avec quoi et Comment. En d’autres termes, une définition précise des objectifs, des ressources (internes, externes et IT), du budget, des livrables et de leurs planifications, des facteurs de succès (KPI) et des risques pouvant affecter un projet sont des éléments clés qui contribuent à la bonne anticipation de l’exécution des étapes suivantes.
  
  
• - L’exécution à travers la réalisation et la production des livrables définis en coordonnant les ressources, en suivant l’avancement des différentes phases et en identifiant et anticipant les risques de déviation.
  
  
• - Le contrôle des différentes phases en suivant et surveillant le progrès du projet tout en identifiant les écarts par rapport au plan, en ajustant les besoins et en s’assurant que les déviations sont gérées correctement. Il s’agit aussi d’établir et de réaliser des tests afin de s’assurer que les livrables correspondent aux résultats attendus.
  
  
• - La clôture qui se matérialise par la mise en production des livrables, l’audit du projet par rapport aux objectifs définis, la documentation des « lessons learned » et par la passation aux équipes opérationnelles.

Pour illustrer l’application du Project Management, nous proposons 3 différents exemples en lien avec le secteur de l’assurance-vie :

• - Environnement réglementaire strict et en constante évolution : La mise en œuvre de projets conformité (compliance) requiert une planification rigoureuse. Le responsable du projet doit s'assurer, d’une part, du respect des délais lors de la mise en place des nouvelles directives et de l’alignement des équipes juridiques, financières et opérationnelles, et d’autres part, que les ressources adéquates sont mobilisées pour chaque étape du projet. De plus, La gestion du risque est également essentielle dans ce type de projet. Des outils comme l’analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces) ou la méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité) sont souvent utilisés pour évaluer l’impacts des non-conformités potentielles.
  
  
• - Digitalisation et innovations technologiques : l’introduction de nouvelles technologies nécessite une gestion efficace de la conduite du changement. Les chefs de projet doivent planifier les étapes de formation pour les employés, veiller à l’adoption des nouveaux outils et mesurer les impacts sur la productivité et la satisfaction client. Dans le cadre de la digitalisation, les méthodes de gestion de projet classiques comme le modèle en cascade (waterfall) sont souvent remplacées par des méthodologies plus flexibles comme Scrum ou Kanban. Ces approches permettent une gestion itérative des projets, où les besoins du client et les objectifs peuvent évoluer au fur et à mesure de la mise en œuvre des solutions technologiques.
  
  
• - Amélioration de l'expérience client : l’amélioration du parcours client dans les processus de souscription ou lors de la réalisation des actes de gestion (tels que les arbitrages) nécessite un cadrage fin, une gestion rigoureuse des flux d’information à chaque phase de développement, et un suivi rapproché à travers la mise en place d’indicateurs de performance (KPI). En outre, la gestion de projet doit se concentrer sur l’adoption des meilleures pratiques en matière de design expérience utilisateur (UX) et d’interface intuitive.

Pour conclure, et au vu des évolutions technologiques de manière générale, nous pouvons constater que la gestion de projet peut apporter un support indispensable à la réalisation des enjeux liés à l’assurance-vie. En effet, les thématiques en relation avec les aspects réglementaires ou encore la digitalisation appellent à un grand besoin de coordination et de planification entre les différentes parties prenantes. Aujourd’hui, les innovations technologiques tel que l’intelligence artificielle peuvent répondre à ces enjeux. Ainsi, l’on peut se poser tout naturellement la question suivante : quel rôle jouera l’Intelligence Artificielle dans la gestion de projet dans le secteur de l’assurance-vie ?